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Selasa, 11 Februari 2020

Aventure Japon

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Category: Livres,Romans et littérature,Littérature japonaise

Aventure Japon Details

Reviews

Robert Guillain est un journaliste qui a passé près de quarante ans en Asie, notamment au Japon.Son témoignage aborde de nombreux sujets :- vie à T'ky' ou dans les campagnes :« ? T'ky', je ressentais plus qu'ailleurs le fait d'être plongé dans le monde de la multitude, de toujours sentir contre moi ce froissement d'épaules, de bras, de corps. J'avais trouvé le mouvement perpétuel! Il me semblait que cette expérience n'avait jamais été décrite, et que c'était une de mes chances que de la connaître et de pouvoir en parler. »- culture et agriculture :« Ce qui est beauté pour les Japonais est souvent une autre beauté que la nôtre. On en peut dire autant de l'esthétique. Le sentiment esthétique des Japonais diffère de celui des Occidentaux. D'abord, il excède largement le domaine de l'art et du goût, et va jusqu'à commander l'ordre social et moral. Il faudrait écrire un livre qu'on intitulerait : le Japon expliqué par l'esthétique. »- nature et hommes :« J'aime aussi l'histoire d'un facteur des postes [...] Masao qui découvrit un jour, en septembre 1943, que le sol d'un terrain qu'il possédait s'arrondissait de mois en mois comme une femme qui attend un bébé. En février 1944, l'accouchement paraissait proche. En juin, la terre se fendait d'une boule rouge de feu, en octobre commençait une éruption et, en novembre, la lave coulait. Masao était devenu propriétaire d'un volcan. »Ce précieux témoignage a la particularité de s'échelonner sur plusieurs décennies. Robert Guillain a connu le Japon d'avant-guerre (il est arrivé en 1938) aussi bien que le Japon moderne (son dernier voyage était en 1970). Il témoigne ainsi de l'évolution qu'a connue le pays : « En avril, toute la longueur du quai, de l'autre côté d'Asakusa, était un parc de cerisiers en fleur, où, par barques ou tramways, des milliers de Tokyoistes venaient s'enivrer joyeusement, selon la coutume, sous les blancs pétales. Mais le quartier n'avait plus grand chose d'attirant depuis qu'au dessus des derniers cerisiers, une autoroute suspendue, conduisant à l'aéroport de Narita, avait planté au bord de la rivière son énorme mille-pattes de béton. »Plus que son témoignage, c'est son amour du Japon qu'il veut partager. L'amour du pays, l'amour des gens, l'amour d'un occidental qui ne veut pas se contenter d'entrevoir un 'Bon Japon' et ne cherche pas pour autant à se 'tatamiser'. Le Père Martin, un vieux missionnaire qui a vécu près d'un demi-siècle au Japon, « n'avait jamais pu se résigner à supporter les atteintes et les surprises déplaisantes que ce pays, souvent dur, toujours plein de contradictions et d'illogismes, faisait subir à son esprit français et chrétien, pétri de logique et de charité. » Au contraire, Robert Guillain a toujours cherché à s'approcher au plus près de l'âme japonaise, tout en sachant que la différence culturelle était trop grande pour lui permettre d'appréhender le pays tel qu'il est : « ?nigmes et mystères du Japon ! Le vieux japonisant que je suis n'en a percé qu'une bien petite partie, et s'amuse à en évoquer quelques exemples... Le japon n'est jamais ce qu'il paraît être : le dessous, le dedans, est toujours autre chose... [...] La contradiction et le contraire sont le tissu de la vie japonaise, s'entrecroisant comme la trame et la chaîne d'une étoffe. »En bon connaisseur, il ne conte pas un Japon mais deux Japon. Le pays est bicéphale : « Ky'to et T'ky' : voici une fois de plus l'étonnant et constant dédoublement de ce pays. La soie et l'acier. Les pagodes et les gratte-ciel. L'art et la technique. Le japon est le pays aux deux capitales. Ky'to calme et T'ky' follement mobile. Ky'to resté végétal et T'ky' maintenant bétonné. Une capitale de la tradition et une capitale de la modernité. On a peine à croire que les deux noms soient l'inverse l'un de l'autre par le simple fait d'un hasard de langage. »Et l'auteur va même jusqu'à parler de bi-civilisation : « La bicivilisation, invention japonaise, apparaît aussi dans la pensée, et en particulier dans deux notions, celle du mot et celle du moi. Il y a chez les Japonais une méfiance, souvent salutaire, vis-à-vis du mot. La vaine éloquence des discoureurs et des donneurs de promesses faciles est au Japon plus souvent désavouée qu'en d'autres pays. »Si Robert Guillain nous donne des clés, dans un langage parfaitement clair, pour mieux approcher ce pays, il ne détient pas pour autant tout le trousseau (qui le détiendrait ?)... et c'est tant mieux !

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