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Kamis, 13 Februari 2020

La Cité de Dieu

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Category: Livres,Folio,Séries Folio

La Cité de Dieu Details

" Les nouveaux occupants apportèrent les ordures, les boîtes de conserve, les chiens bâtards, les lambeaux de rage de coups de feu, la pauvreté pour vouloir s'enrichir, les yeux pour ne jamais voir, ne jamais dire, jamais, les yeux et le cran pour faire face à la vie, déjouer la mort, rafraîchir la rage, ensanglanter des destins, faire la guerre et être tatoué. " La Cité de Dieu ne se situe pas au-delà de la voûte céleste mais au Brésil, quelque part dans l'inconscient de Rio de Janeiro ; loin du Christ rédempteur, des plages de Copacabana et du Carnaval. A travers les destinées éphémères, intenses, violentes de Dam, de Zé Rikiki, du Canard, de P'tite Mangue, de Beau José et de bien d'autres adolescents, Paulo Lins raconte l'évolution, sur trois décennies, d'une favela gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs. Lins se fait à la fois le photographe très précis d'un monde à part, mais aussi son poète et compose une tragédie urbaine d'une exceptionnelle puissance.

Reviews

« La cité de Dieu », c??est une banlieue excentrée de Rio de Janeiro, où des barres d??immeubles construites à la va-vite dans les années 60 sont entourées de favelas. Derrière des noms de quartiers d??une naïveté rafraichissante (Là-en-haut, Là-en-face, Nouveau monde?) se cachent un dédale de ruelles crasseuses et d??arrière-cours où traine une multitude de gamins, de camés, d??alcooliques et de personnages louches.C??est le territoire des truands aux surnoms parfois évocateurs (Dam, Ze Rikiki, Marteau, le Canard, Pelé, le Bouseux, Piaf, Face de Charbon, Passistinha, ?). A peine sortis de l??enfance, ils passent leur journée à fumer de l??herbe, astiquer leurs armes, sniffer de la coke ou préparer leur prochain braquage, tout cela sur fond de samba et de « futebol » de rue.Heureusement, il y a les policiers, aux noms tout autant évocateurs (Belzebou, Notre-Tête-à-Tous?), qui par leur corruption et leur usage immodéré des armes, tracent la voie aux bandits de quartier.Vivent également à la « cité de Dieu » les « pigeons », travailleurs pauvres, mères de famille qui survivent comme ils peuvent dans cet enfer où les balles sifflent à tous les coins de rue. De temps en temps, un gamin innocent s??en prend une. Mais cela fait partie du décor, car dans ce bouillon de culture, la vie et la mort s??entrelacent dans une danse extatique sur fond de mysticisme Candomblé.L??auteur, Paulo Lins, né en 1958, sait de quoi il parle : il a grandi à la « cité de Dieu ».Il a pu s??extraire de ce milieu effrayant et poursuivre des études pour devenir enseignant. C??est pendant sa participation à une étude sociologique de 10 ans sur le crime à Rio qu??il a écrit ce roman paru en 1997 puis adapté au cinéma en 2002.Le résultat est décapant. Il est clair que l??image d??Epinal du Brésil, entre Copacabana, le carnaval et le football, en prend un coup. L??ultra violence, la misère, le racisme et la corruption vous sont jetés à la figure sans ménagement, ce qui a provoqué nombre de débats et de remous dans la société brésilienne, et peut-être une prise de conscience.L??écriture est simple, directe et rend le tout facile à lire. Bien que les faits se répètent et se ressemblent, je n??ai pas ressenti de lassitude. On finit par être envoûté par ce climat infernal. La succession de crimes et de braquages finit par prendre une dimension mythologique ou biblique. Les voyous deviennent des héros broyés par la roue du destin et un univers impitoyable.Dans quelques années, le Brésil va accueillir la coupe du monde de football et les jeux olympiques. Aura-t-il su se débarrasser de ces foyers de misère et de crime sans que cela tourne au carnage ? Ce roman vieux de 15 ans reste hélas terriblement d??actualité.A lire impérativement sauf en cas d??allergie à la violence.

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